CRITIQUE - NOSFERATU (2024)
Cette nouvelle version du film fondateur du genre de l'horreur est-elle réussie ?
Article rédigé par Guillaume pour On Refait le ciné.
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NOSFERATU, DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans l'Allemagne de 1838, Thomas Hutter, agent immobilier, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer le mystérieux comte Orlok, intéressé par l'achat d'une propriété à Wisborg. Laissant derrière lui sa jeune épouse, Ellen, sujette à des visions inquiétantes, Thomas découvre rapidement la véritable nature du comte : un vampire terrifiant. Pendant ce temps, à Wisborg, Ellen est de plus en plus tourmentée par des cauchemars prémonitoires liés à Orlok. Lorsque le comte s'installe dans sa nouvelle demeure, une série d'événements horrifiques se déclenche, plongeant la ville dans la terreur et la désolation.
ON EN PENSE QUOI ?
Cette histoire vous rappelle une autre histoire ? C’est normal. Nosferatu est une adaptation du livre Dracula de Bram Stocker. Mais qu’à t-il de particulier ?
Et bien Nosferatu est a l’origine un film de 1922, réalisé par Murnau, à la grande époque de l’expressionnisme allemand dans le cinéma. Le film s’appelle Nosferatu, car à l’époque les ayants droits du livre de Bram Stocker ont refusé de vendre les droits. En conséquence, le film est quand même sorti, mais sous le nom de Nosferatu avec un changement pour le lieu. Les événements n’ont plus lieu en Angleterre comme dans le livre, mais en Allemagne. Le nom des personnages ont changé, et le film originale est une adaptation beaucoup moins romantique que l’oeuvre.
Mais pourquoi faire la critique de ce film, qui n’est plus en salle, car il est sorti le 25 décembre 2024. Tout simplement car je l’ai loupé à sa sortie en pleine période des fêtes de fin d’année. Qu’on va avoir droit dans un mois à une nouvelle version (encore) de Dracula, réalisé par le français Luc Besson au cinéma. Et Nosferatu, version 1922, a été l’un des premiers films qui m’a été montré durant mes études de cinéma. Car il est souvent considéré comme le pionnier du genre de l’horreur et en plus un grand film. Car malgré que je ne l’ai vu qu’une seule fois (durant mes études) et que c’était il y a presque 10 ans, je me rappelle parfaitement de certains plans du film, prouvant ainsi son pouvoir marquant dans l’histoire du 7ème arts.
En toute logique, je me suis alors dit, que je voulais voir cette nouvelle version, et surtout, pourquoi faire une nouvelle version ?
Et, bien que sachant qu’il existe de très très très nombreuses adaptations au cinéma de Dracula. J’ai découvert en préparant cette projection que Nosferatu aussi a eu droit à plusieurs adaptation plus tard. Mais n’ayant pas vu ces dernières, je vais juste me contenter de rester sur la version de 2024 par rapport à celle de 1922.
Donc, Nosferatu 2024, ça vaut quoi ? C’est pas mal du tout, c’est même bien. J’apprécie fortement le travail fait par le réalisateur Robert Eggers, qui s’est efforcé a moderniser un chef d’oeuvre de 1922. Tout en respectant le produit d’origine.
Ce respect commence déjà dans la technique et le format de l’image. En 1922, pas besoin de vous expliquer que les films sont en noirs et blancs, et qu’ils sont tous au format 1:35, soit 4/3. Ici, le réalisateur a opté pour un format 1:66, soit du 5/3, ce n’est donc pas aussi resserré sur les côté que le 1:35, la largeur du cadre est suffisante pour convenir au public d’aujourd’hui. Mais la volonté d’avoir un cadre haut et large, rend la référence à l’oeuvre d’origine très appréciable. Ce format haut permettra de mettre en valeur les nombreux plans de paysage de la Transylvanie. Mais aussi de rendre le monstre (Nosferatu), encore plus démesuré en hauteur par rapport à nos héros.
La mise en scène d’ailleurs est très bien soignée, offrant des plans dignes de certaines peintures, se rapprochant énormément de l’expressionnisme allemand. Certains plans font références à l’oeuvre de 1922, mais n’oublie pas non plus certaines versions plus moderne. Notamment le Dracula de Coppola, avec les jeux d’ombres prenant toutes la hauteur du cadre.
Cette mise en scène qui s’amuse plusieurs fois avec des transitions de très bonnes factures !
Même dans la photographie de l’image, le film fait indirectement référence, avec des couleurs très froides qui ont tendance à se diriger vers le gris. Laissant corrompre notre oeil que parfois nous serions devant un film en noir et blanc.
Du côté des acteurs, je ne peux que saluer les performances du casting !
Lilly Rose Depp donne une prestation digne d’une récompense, et même si j’étais inquiet de voir Nicolas Hoult dans le film. Car je trouve cet acteur sans aucune émotion et expression. Ce manque d’expression justement renforce son jeu, et le film notamment dans sa première partie, où le personnage ignore les avertissements et les supplices de sa compagne.
Les décors et les costumes ont eu droit au plus grand soin tout comme la mise en scène et la photographie. Ils sont sans défaut et renforce l’étrange du film qu’on est en train de regarder.
EN CONCLUSION :
Cette nouvelle version bien qu’américaine (Universal studio), n’en n’a pas les défauts, le respect de l’univers et cette modernisation d’un chef d’oeuvre de plus de 100 ans, mérite largement d’être vu !
La qualité du jeu des acteurs, les décors, la photographie, la mise en scène. Tout dans ce film respecte l’oeuvre de 1922.
MA NOTE : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ EXCELLENT