Les 4 Fantastiques (2025) – Fantastique ? Non. Moyennement supportable ? Oui.
Alors que le MCU peine à se relever de plusieurs échecs critiques et publics, Les 4 Fantastiques débarque avec la lourde tâche de relancer la machine…
et malheureusement, elle toussote plus qu’elle ne rugit.
Attendu au tournant (notamment grâce à une bande-annonce efficace), le film représentait une promesse : celle d’un retour aux origines, d’un souffle neuf, d’un renouveau cosmique. Mais cette promesse s’évapore bien vite, pour laisser place à un métrage fade, générique, et incapable de gérer son propre potentiel.
MCU : toujours les mêmes problèmes
C’est un fait : Les 4 Fantastiques coche toutes les cases des défauts MCU post-Endgame. Un montage confus, une photographie grisâtre, une tension dramatique absente, et des effets numériques parfois embarrassants (le bébé en CGI mérite une sanction pénale).
Le film est censé nous parler de la fin du monde, de l’arrivée d’une entité cosmique dévoreuse de planètes, mais à l’écran… on s’ennuie. La catastrophe est filmée avec la distance d’un journal météo. Le montage désordonné empêche toute montée dramatique : les scènes s’enchaînent, se télescopent, et rien ne prend.
On parle ici de Galactus, dévoreur de mondes, menace existentielle… et pourtant, on ne ressent rien. L’apocalypse approche ? OK. Un héros panique ? Pas vu. Le spectateur tremble ? Non plus. Le climax arrive dans une mollesse qui ferait passer une fin d’épisode de Plus belle la vie pour un film de Nolan.
Des 4 Fantastiques… mais seulement 2 en action
Si la Torche Humaine et la Femme Invisible trouvent un peu de place pour briller, Mr. Fantastic et La Chose sont quasi absents de l’action. Leurs pouvoirs, pourtant emblématiques, ne sont utilisés que dans deux ou trois plans du final, comme si les scénaristes ne savaient pas quoi en faire.
Le montage anarchique n’aide pas : il coupe court à toute montée dramatique, saute d’un lieu à l’autre sans cohérence émotionnelle, et tue dans l'œuf l’idée même d’enjeu. L’arrivée de Galactus devrait faire trembler l’univers… on a surtout envie de trembler d’ennui.
Du surjeu, du sous-développement et du gâchis
Vanessa Kirby, pourtant talentueuse, s’égare dans le surjeu, constamment en train de grimacer ou d’over-jouer. Quant à la Surfeuse d’Argent, son revirement est aussi expéditif qu’absurde : en 20 secondes chrono, elle trahit Galactus… parce qu’elle a écouté un discours de sa planète d’origine. On a connu des arcs narratifs plus subtils dans un épisode de Power Rangers.
Et Michael Giacchino, compositeur habituellement inspiré, livre ici une partition oubliable, aussitôt le générique passé.
Quelques fulgurances cosmiques… et c’est tout
Rendons malgré tout justice à une chose : les séquences avec Galactus offrent une mise en scène intéressante, avec un vrai travail sur le gigantisme, la verticalité et l’échelle. C’est trop rare… mais c’est là.
⚖️ Verdict : un reboot sans souffle
Les 4 Fantastiques devait ouvrir une nouvelle ère pour le MCU. Il ouvre surtout une nouvelle ligne sur la liste des occasions ratées.
Ceux qui affirment que ce film est meilleur que le Superman de James Gunn sont dans le déni total. Le film de Gunn, bien qu'imparfait, propose une lecture cohérente, une bande originale marquante, un Lex Luthor habité, des thématiques fortes et assumées, et une vraie vision de son personnage-titre. Ici, Les 4 Fantastiques se contente de cocher des cases et de réciter une recette fatiguée.
Pire : les deux films des années 2000, produits par la Fox, offrent un meilleur spectacle. Oui, même avec leurs défauts et leur humour daté, ces films avaient un rythme, une énergie, et une équipe qui respirait la complicité. On ne se posait pas la question de savoir si leurs pouvoirs servaient à quelque chose : on les voyait en action. On vibrait.
Dans cette nouvelle version, on s’ennuie. Et dans un film Marvel de 2025… c’est peut-être le pire des péchés.
Et enfin… des super-héros en famille, ça a déjà fonctionné chez Disney. Rappelez-vous Les Indestructibles de Brad Bird. Même concept : une famille avec des pouvoirs, des conflits, des enjeux, de l’émotion… mais surtout : de la passion et de vrais talents derrière la caméra. Peut-être que ce qui manque le plus aujourd’hui au MCU, c’est ça : un amour sincère pour ses personnages, pas juste une deadline à tenir.
MA NOTE : ⭐️⭐️ ET DEMI
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